Des fédérations en mal d'adaptation ?

par Gege Ven 8 Mar 2024 - 18:08

Bonjour

Un excellent article sur The Conversation de Jean-Sébastien Lacam, intitulé Jeux olympiques et sports freestyle : je t’aime… moi non plus aborde le sujet de ces sports à caractères initiaux libres, créatifs et anti compétitions tels que le freestyle (surf, BMX, ou breaking) qui seront intégrés aux jeux de Paris 2024.
Ces activités, rejetées initialement par les fédérations, sont aujourd'hui courtisées pour compenser leur perte de licences.

On peut faire le parallèle avec la marche nordique dont se sont emparées par mal de fédérations afin elles aussi de redynamiser leur nombre de licencié(e)s et ceci sur un secteur et une clientèle porteurs ( les plus de 50 ans).

La FFA dans son mandat est en charge de la formation mais aussi de la mise en place de compétitions en Marche Nordique.

On peut lire dans l'article :

"L’établissement et le respect d’un code réglementaire sont l’essence même du sport fédéral.
Car sans règle, il ne peut y avoir ni d’enjeu sportif, ni de classement, de record, de victoire ou de défaite."

Hors on le voit aujourd'hui en France mais dans pas mal de pays étrangers aussi, l'établissement de ces règles a modifié très largement les bases techniques initiales de la Marche Nordique ainsi que certaines valeurs même de l'activité. Les gestes techniques des compétiteurs n'ayant aucun rapport avec ceux enseignés au sein même d'ailleurs de la FFA.
Si ici, on ne retrouve pas la créativité des sports "freestyle", beaucoup de Marcheurs Nordiques pensent que la marche nordique, à la base de part son côté "santé", ne peut être une activité compétitive d'autant plus si celle-ci est uniquement basée sur la vitesse, comme on le voit aujourd'hui.
On peut aussi y voir à travers les règles données pour ces compétitions , une instance fédérale avec un manque d'écoute et de vision et restant sur un schéma classique d'épreuves propres à sa fédération ( courses de vitesse) . Et pourtant il y aurait pu avoir l'opportunité avec cette nouvelle activité de réfléchir à un nouveau modèle de compétition pour la marche nordique .

On le voit aussi que l'absence de réflexion initiale, en restant sur ce vieux modèle compétitifs, non seulement n'entraîne pas beaucoup de nouveaux compétiteurs, mais demande une logistique de plus en plus lourde pour contrôler ces épreuves avec de plus en plus de juges, de vidéos etc., sans forcement d'ailleurs satisfaire pleinement les compétiteurs eux-mêmes.
On remarque aussi que les instances pour attirer de plus en plus de compétiteurs recherche de nouveaux horizons tel que les compétitions pour des jeunes, les compétitions à l'international (voir les derniers CR de la commission MN)

Il est dommage donc que la marche nordique attirant de très nombreux nouveaux adeptes avec un nouvel univers soit restée en terme de compétition dans un modèle ancien qui de plus n'apporte rien à l'activité . Mais il est toujours temps si on le veut de changer les choses

Gérard

par Spb85 Sam 9 Mar 2024 - 8:55

Normalement la compétition est la suite d´une pratique dite loisir . Le compétiteur a un geste peut-être plus affiné et une condition physique nettement supérieure en raison du temps passé et de sa passion sportive.
Mais en marche nordique, ce n´est pas le cas.
Et surtout tout le monde le sait, le voit mais personne n´ose trancher et remettre en question tout cela.
De toute façon la lourdeur pour organiser ces compétitions risque de les compromettre tôt ou tard.
Patrice

par Angel Sam 9 Mar 2024 - 12:10

Pour compléter, on peut lire aussi le document de Christian Pociello paru dans la revue STAPS 2015/1 est intitulé :
« Nouvelles pratiques, nouvelles valeurs » : essai sur la transformation de quelques « milieux de culture » sportifs après les années 1980.

On y retrouve ce passage

il n’est point besoin de souligner les fonctions de résistance aux changements des puissantes institutions fédérales, déléguées par l’État, auxquelles on demande, certes, d’assurer la plus large diffusion de leurs activités auprès des jeunes et du grand public par l’accroissement du volume de leurs adhérents des deux sexes, mais dont les enjeux essentiels résident, au fond, dans la production et la gestion des élites sportives. Les formes compétitives de haute performance, et leurs multiples mises en spectacles aux différents niveaux (régionaux, nationaux et internationaux), constituent des passeurs prégnants, arguant de leurs pouvoirs mobilisateurs, de leurs impacts médiatiques ou de leur capacité à s’articuler avec des enjeux sociopolitiques.

Ensuite la question que l'on peut se poser ou que l'on aurait du se poser est : Comment passer d'une activité d'entrainement de sportif à une activité de compétition ?
et tout cela en passant par une diffusion initiale de la marche nordique comme activité de santé .

Angel

par DeniS Dim 10 Mar 2024 - 8:53

La marche nordique à depuis le début été présentée comme une activité de bien-être. Même aujourd'hui on en vante toujours la facilité dans sa pratique et surtout on l´a toujours associée à des bienfaits musculaires et presque médicaux. On a donc deux monde avec d´un côté des compétiteurs qui devraient plutôt selon moi courir et de l´autre des "loisirs" où l´on privilégie le fitness bâton avec beaucoup d´exercices pratiqués sur place et finalement une randonnée pour finir la seance.
Il suffit de voir le nombre de vidéos de "coachs" avec des exercices bâtons en main, alors que ces mêmes exercices peuvent se faire sans bâtons pour nous expliquer ainsi qu´ils font de la marche nordique.

par Foncine Dim 10 Mar 2024 - 22:41

Ensuite la question que l'on peut se poser ou que l'on aurait du se poser est : Comment passer d'une activité d'entrainement de sportif à une activité de compétition ?
et tout cela en passant par une diffusion initiale de la marche nordique comme activité de santé .

La réponse est donnée : en la présentant comme une activité de santé, on s'intéresse moins au geste même mais plus à ce qui est en périphérie (échauffement, exercices avec les bâtons etc..)
En même temps faire de la marche nordique n'est pas non plus très compliqué, on va dire qu'en une matinée on sait marcher avec un geste minimal. Les groupes et clubs ont alors un rôle social supérieur au rôle sportif et il faut aussi occuper les licenciés.
Du coup l'intérêt initial et le mouvement initial de la MN disparaissent . Et c'est la même chose pour la compétition telle que pratiquée actuellement ou le mouvement initial a complètement disparu au profit d'une activité qui n'a de marche nordique que le nom

par Sandrine Mer 13 Mar 2024 - 19:49

et tout cela en passant par une diffusion initiale de la marche nordique comme activité de santé .

Le sport-santé n'existe pas en tant que tel . Il n'y a pas d'épreuves de sport-santé. Le sport-santé est une politique.
Ensuite les réseaux sociaux sont en train de façonner la marche nordique . Il suffit de voir le nombre de vidéos sur Youtube, etc.. donnant conseils, exercices, de voir les vidéos de compétitions, etc..
Les fédérations sont dépassées par ces mouvements
On peut aussi lire un article d'Alain Loret [url=https://www.swi-sportdata.com/medias/File/Prospective Sport 2030.pdf]https://www.swi-sportdata.com/medias/File/Prospective%20Sport%202030.pdf[/url] où l'on retrouve ce dessin de René Canella

Des fédérations en mal d'adaptation ? Captur11

par Gege Jeu 14 Mar 2024 - 16:06

Merci @Angel et @Sandrine pour vos partages d´articles

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