La vitesse moyenne en Marche Nordique

NordicPat a écrit:Il est certain que c'est plus facile avec des données quantitatives. 

Et lorsque les données quantitatives sont en contradiction avec le ressenti qualitatif (genre : "je me suis senti.e super bien mais ... ah bon ... tiens ... ma vitesse a baissé"), qu'est-ce qui fait foi ?

NordicPat a écrit:On me demande systématiquement combien de kilomètres on a fait à l'arrivée ! 

... et non pas "à quelle vitesse avons-nous marché" ? Il y a, en chacun de nous, un atavisme qui remonte à la lointaine époque de nos ancêtres nomades, et qui consiste en ce que nous sommes satisfaits de couvrir le plus large territoire possible.

Phiphilo a écrit:Et lorsque les données quantitatives sont en contradiction avec le ressenti qualitatif (genre : "je me suis senti.e super bien mais ... ah bon ... tiens ... ma vitesse a baissé"), qu'est-ce qui fait foi ?

En ce qui me concerne, la vitesse importe peu dans la la satisfaction d'une belle sortie. De toute façon, mes parcours sont tellement différents (distances, dénivelé, sentiers plus ou moins techniques) que  comparer des moyennes n'a pas de sens. En revanche, je peux me sentir "super bien" à la suite d'une sortie "très cool" pendant laquelle j'ai apprécié plein de choses en dehors de toute idée de performance, et aussi après m'être un peu "rentré dedans" avec de bonnes sensations y compris dans le rouge.

Phiphilo a écrit:... et non pas "à quelle vitesse avons-nous marché" ? Il y a, en chacun de nous, un atavisme qui remonte à la lointaine époque de nos ancêtres nomades, et qui nous consiste en ce que nous sommes satisfaits de couvrir le plus large territoire possible.

Si si, la question revient systématiquement aussi ! Bien que les écarts puissent être conséquents, pour les raisons évoquées ci dessus. Couvrir le plus large territoire fait peut-être partie d'un atavisme hérité de nos ancêtre, être content de progresser aussi (en tous cas pour les marcheurs que je connais).

NordicPat

NordicPat a écrit:Couvrir le plus large territoire fait peut-être partie d'un atavisme hérité de nos ancêtre, être content de progresser aussi (en tous cas pour les marcheurs que je connais).

Rien n'est moins sûr. Les idées de "progrès", de "progression", d'"évolution", etc. sont typiquement occidentales (en partie liées à la notion de récompense propre au christianisme, comme le souligne le sociologue Max Weber). Or la plupart des civilisations sont fixistes, c'est-à-dire considèrent que le destin et la valeur de tout être, de toute chose sont définitivement fixées par la nature. C'est la raison pour laquelle les sagesses traditionnelles visent la paix intérieure et l'harmonie avec la nature (plutôt que la richesse ou le bonheur) comme valeur cardinale.

Il me semble qu'une vitesse minimale est nécessaire afin de "dérouler" en marche nordique (hors marche pour raison pathologique)
Cette vitesse peut bien sur être perçue lorsque l'on marche.

Sandrine

Phiphilo a écrit:Rien n'est moins sûr. Les idées de "progrès", de "progression", d'"évolution", etc. sont typiquement occidentales (en partie liées à la notion de récompense propre au christianisme, comme le souligne le sociologue Max Weber). Or la plupart des civilisations sont fixistes, c'est-à-dire considèrent que le destin et la valeur de tout être, de toute chose sont définitivement fixées par la nature. C'est la raison pour laquelle les sagesses traditionnelles visent la paix intérieure et l'harmonie avec la nature (plutôt que la richesse ou le bonheur) comme valeur cardinale.

Houlà, nous voilà repartis dans les grandes considérations, mais plus pour moi ! 
J'en reste bêtement au constat terre à terre de la pratique et des aspirations de simples marcheurs nordiques de base -certes occidentaux-, dont je fais partie.  Et je n'ai aucune envie de jouer à "qui a la plus grosse" (... culture !). Je n'ai pas honte non plus de mes valeurs et encore moins envie de céder aux sirènes de l'apologie de la lenteur qui nous est servie à toutes les sauces (enfin surtout asiatiques   ).

A chacun son chemin vers la paix, je ne suis pas sûr que la critique systématique y conduise.

NordicPat

NordicPat a écrit:A chacun son chemin vers la paix, je ne suis pas sûr que la critique systématique y conduise.

L'ethnocentrisme et le mépris agressif contre toute forme de remise en question de l'ordre (occidental) établi, encore moins (les gens un peu cultivés et curieux en savent les conséquences historiques). D'où sa critique systématique, en effet. 

NordicPat a écrit:Je n'ai pas honte non plus de mes valeurs

Il ne s'agit pas d'en avoir honte mais d'être conscient qu'il y en a d'autres tout aussi légitimes.

NordicPat a écrit:Houlà, nous voilà repartis dans les grandes considérations, mais plus pour moi !   [...] Et je n'ai aucune envie de jouer à "qui a la plus grosse" (... culture !) [...] et encore moins envie de céder aux sirènes de l'apologie de la lenteur qui nous est servie à toutes les sauces (enfin surtout asiatiques   )

龙飞凤舞 (lóng fēi fèng wǔ) ! Flamboyant comme un dragon qui vole et un phénix qui danse !

Phiphilo a écrit:L'ethnocentrisme et le mépris agressif contre toute forme de remise en question de l'ordre (occidental) établi, encore moins (les gens un peu cultivés et curieux en savent les conséquences historiques). D'où sa critique systématique, en effet. 

C'est cela, oui !

NordicPat a écrit:

Phiphilo a écrit:Et lorsque les données quantitatives sont en contradiction avec le ressenti qualitatif (genre : "je me suis senti.e super bien mais ... ah bon ... tiens ... ma vitesse a baissé"), qu'est-ce qui fait foi ?

En ce qui me concerne, la vitesse importe peu dans la la satisfaction d'une belle sortie. De toute façon, mes parcours sont tellement différents (distances, dénivelé, sentiers plus ou moins techniques) que  comparer des moyennes n'a pas de sens. En revanche, je peux me sentir "super bien" à la suite d'une sortie "très cool" pendant laquelle j'ai apprécié plein de choses en dehors de toute idée de performance, et aussi après m'être un peu "rentré dedans" avec de bonnes sensations y compris dans le rouge.

Vous ne répondez pas à ma question : quand les données chiffrées marquent une progression mais qu'on arrive épuisé(e) voire blessé(e), ou qu'à l'inverse, elles montrent une régression tandis qu'on s'est senti(e) parfaitement bien, qu'est-ce qui du quantitatif ou du qualitatif doit primer ?

NordicPat a écrit:

Phiphilo a écrit:L'ethnocentrisme et le mépris agressif contre toute forme de remise en question de l'ordre (occidental) établi, encore moins (les gens un peu cultivés et curieux en savent les conséquences historiques). D'où sa critique systématique, en effet. 

C'est cela, oui !

Quelle lucidité !