La marche nordique intérieure

Hello
Lorsque je m'intéresse à la technique en marche nordique, je tombe fréquemment sur des travaux de dissection du geste en parties infimes, elles-mêmes découpés en nano segments de moments, qu'on peut ensuite redécouper  à l'infini (car il reste toujours une partie à couper en deux  ). Le mouvement au final n'est donc plus qu'une succession de moments statiques   Bon...why not? Reste qu'il faut avoir une mémoire éléphantesque (car chaque découpe du mouvement entraine une multitude d'instant à mémoriser) et une maitrise (le mot est lâché) de soi parfaite. Méthode sans doute qui ravit les perfectionnistes inquiets 
Changeons de paradigme!   et introduisons la notion d'apprentissage par le "jeu intérieur" développée par Timothy Gallwey , inspirée du bouquin (que je n'ai pas lu) " le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc" 
T. Gallwey est un ancien coach de tennis des années 70 qui a développé une méthode d'apprentissage basée sur l'observation non analytique du geste et sur l'indifférence quant au résultat final(je vous la fais courte parce que je me rappelle plus des détails ) mais l'idée générale est de détacher  l'esprit de sa volonté de maitrise du corps et de retrouver le plaisir enfantin de l'apprentissage gestuel par l'imitation inconsciente.
Bonne lecture ! 
https://www.chasse-aux-livres.fr/prix/2416007327/le-jeu-interieur-du-tennis-timothy-gallwey

ps: J'aime bien regarder (sans le son )cette vidéo de temps en temps (trouvée ici sur un autre fil de discussion) 
https://www.dailymotion.com/video/x7lprn

Merci pour ce partage et cette nouvelle direction  d'aborder les choses
Patrice.

Un auteur, un livre et son sujet souvent abordés par et pour les coachs et ceci quelque soit la discipline.
Sandrine

Merci pour ces apports, très intéressants pour nourrir la réflexion.

J'aime beaucoup l'infographie du personnage en mouvement de la vidéo, très parlante. Effectivement, le commentaire me parait un peu "too much", sur la forme et le fond.

Concernant l'apport de T. Gallway, je rejoins tout à fait, l'idée qu'il faut se détacher de la pression du résultat, s'attacher d'abord au ressenti et au plaisir. Chercher à bien  faire plutôt qu'à atteindre un objectif !  Comme l'annonce le descriptif du bouquin :

- se recentrer en laissant de côté la nervosité, le doute et les distractions ;
- atteindre un état de "concentration détendue" qui permet de donner le meilleur de soi-même ;
- améliorer sa technique par un entraînement intelligent, puis mettre en pratique durant les matchs.

Mais concernant l'apprentissage, je ne crois pas un instant à l'imitation inconsciente, mais plutôt au travail acharné qui permet d'atteindre ce détachement. Combien de dizaines de milliers de coups droits, revers et autres services les grands tennisman (et women)  ont-ils répétés pour arriver au sommet de leur art ?  Et ils continuent à répéter leur gammes inlassablement.
Pareil, finalement dans toutes les activités
Concernant la marche nordique, idem. Je viens justement de mettre en forme une petite réflexion personnelle sur le sujet.
La marche nordique est une "activité holistique" parait il : un tout constitué d'une multitude de détails.
🟡 Le tout : marcher en se propulsant avec des bâtons, c'est simple !
🟡 Des détails : plein, chacun étant simplissime, à la portée de tous !
Alors, pourquoi est-il si difficile de bien marcher nordique, dans les "règles de l'art", pour celles et ceux qui n'en ont pas l'habitude ?

Il me semble que, comme en danse et toutes les activités physiques, ce n'est pas la tête qui doit se souvenir de ce qu'il faut faire, mais le corps.
Mon parallèle et ma "recette" :  LA MEMOIRE DU CORPS

NordicPat a écrit:
Mais concernant l'apprentissage, je ne crois pas un instant à l'imitation inconsciente, mais plutôt au travail acharné qui permet d'atteindre ce détachement. Combien de dizaines de milliers de coups droits, revers et autres services les grands tennisman (et women)  ont-ils répétés pour arriver au sommet de leur art ?  Et ils continuent à répéter leur gammes inlassablement.

Oui...il existe une nouvelle marrante sur le sujet tirée d'un bouquin de Denis Grozdanovitch (un ancien tennisman français) "traité de désinvolture" qui raconte l'histoire de ce joueur doué, acharné d'entrainement au mûr ,peaufinant sa technique gestuelle à longueur de journée.... mais démuni devant l'imprévisible de l'adversité. Je reviens sur l'imitation inconsciente ,je pense que le terme que j'ai employé n'est pas juste, il s'agirait plutôt de s'imprégner sans véritablement conscientiser ce dont on s'imprègne. Un peu comme lorsque gamin on fait des des crochets, des ailes de pigeons et des brossés de l'extérieur, simplement parce qu'on a vu un gars le faire, jamais on ne lui a demandé de nous disséquer le geste, certes on l'a répété un certain nombre de fois avant d'avoir le bon feeling du geste et puis basta!  Un jour un mioche de mon âge me dit "super le double contact!" je ne connaissais même pas le nom  . J'ai l'impression que plus on avance en âge, plus on éprouve le besoin de maitriser (de réifier)  le mouvement, c'est flippant    

C'est peut-être son corps que l'on maîtrise ou que l'on veut maîtriser avec l'âge plus que le mouvement. 
L'enfant apprend plus par mimétisme que par la compréhension ou la décortication d'un geste. 

Anna

Oui, là j'écoute une interview de Philippe Val ( dans Figaro nuit ), il dit " ce qui est important,ce n'est pas ce qu'on maîtrise mais ce qui échappe"

Anna a écrit:C'est peut-être son corps que l'on maîtrise ou que l'on veut maîtriser avec l'âge plus que le mouvement. 
L'enfant apprend plus par mimétisme que par la compréhension ou la décortication d'un geste. 

Anna

... Gallway dans son bouquin l'explique par le fait qu'avec l'âge, l'égo veut sa part dans le fait d'accomplir un geste, ça ne doit pas lui échapper. D'où l'éclairage nouveau de cette citation énigmatique de Miro, ' il m'a fallu  50 ans pour peindre comme un enfant de 5 ans" , càd pour échapper à l'emprise de l'égo

"Il lui a fallu toute une vie pour peindre comme un enfant" 
Il est peut-être nécessaire de se libérer et de rester sur des choses simples.  Pour en revenir au geste de la marche nordique, on peut appliquer le même principe.
Il me semble que le rendre complexe permet aussi de justifier et de renforcer son égo. 
Sandrine