Comment garantir une authentique activité de Marche Nordique ?

NordicPat a écrit:

En dehors de l'évidence du fait de courir ou de trottiner (ne pas avoir en permanence un pied et un bâton au sol) ou un "pas glissé", il me semble que l'un des points essentiels est l'absence de poussée sur les bâtons. Soit pas de poussée du tout, c'est le cas pour de très nombreux marcheurs loisir-santé, qui utilisent les bâtons en "mode randonnée", mais du coup ne bénéficient pas des tous les bienfaits de la marche nordique. 

C'est faux. Le simple de s'aider d'un bâton pour marcher suppose une poussée. 

Ce qu'on appelle "poussée", en effet, c'est la force résultante de deux composantes : une composante verticale et une composante horizontale. Du coup, même si vous vous arrêtez de marcher et que vous vous reposez sur vos bâtons, vous poussez (si vous ne poussiez pas, vous vous affaleriez par terre). Simplement, la poussée se confond alors avec la seule composante verticale, laquelle est une force qui contrarie la force gravitationnelle qui accélère votre masse (ce qu'on appelle le poids) : raison pour laquelle on se "repose" lorsqu'on s'appuie sur un (des) bâton(s). 

L'une des caractéristiques importantes de la marche nordique consiste à tenter d'optimiser les deux composantes pour maximiser la vitesse à effort constant. Autrement dit, le (la) marcheur (-euse) nordique va se concentrer sur la composante horizontale de la poussée pour se "propulser" en avant. Si vous posez le bâton selon un angle de 45° avec le sol, les deux composantes, horizontale et verticale, sont égales. A moins de 45° la force horizontale prédomine, à plus de 45 °, c'est la force verticale qui l'emporte (d'où le problème crucial du choix de la longueur des bâtons). Mais dans tous les cas il y aura bien "poussée".

Bref, vous pouvez décider arbitrairement de refuser le label "Marche Nordique" à qui ne marche pas comme vous mais vous ne pouvez pas, sauf à ignorer les lois élémentaires de la physique, dire que ceux qui n'utilisent pas les bâtons comme vous les utilisez ne "poussent" pas sur leurs bâtons. Cela dit, il est (tautologiquement) exact que seul(e)s ceux (celles) qui utiliseront leurs bâtons en se concentrant sur la composante horizontale de leur poussée bénéficieront des bienfaits ... de la Marche Nordique.

PS : je me souviens d'un post (que je ne retrouve pas) où un schéma explique tout ça très bien.

Pas de souci, tout le monde fait de la marche nordique en ayant 2 bâtons dans les mains et en mettant un pied devant l'autre.

Pas de souci, tout le monde fait de la marche nordique en ayant 2 bâtons dans les mains et en mettant un pied devant l'autre.

Et bien c'est souvent le cas .
Le compétiteur fait de la marche nordique .
Le coach du compétiteur lui a d'ailleurs enseigné la marche nordique
Le marcheur dit "loisir" individuel ou en club fait de la marche nordique, d'ailleurs celui en club paye pour cela et pour l'apprendre
D'autres font de la marche nordique parce qu'ils ont fait un stage OTOP ou autre
Moi même je fais de la marche nordique .

C'est peut-être juste l'esprit dans lequel on pratique qui change et ce que l'on recherche en la pratiquant.

Après une petite remarque pour la proposition d' @Angel

En adoptant une technique de marche dynamique fondée sur une synchronisation bras/jambes, proche de la technique employée en ski de fond.

Tout le monde et loin de là , n'a pas pratiqué le ski de fond, et peu imagine la technique et le travail nécessaire d'appuis et de transfert de poids pour arriver à cela

Foncine a écrit:

Pas de souci, tout le monde fait de la marche nordique en ayant 2 bâtons dans les mains et en mettant un pied devant l'autre.

Et bien c'est souvent le cas . [...]

C'est peut-être juste l'esprit dans lequel on pratique qui change et ce que l'on recherche en la pratiquant.

Tout à fait d'accord. En revanche ...

Foncine a écrit:Tout le monde et loin de là , n'a pas pratiqué le ski de fond, et peu imagine la technique et le travail nécessaire d'appuis et de transfert de poids pour arriver à cela

S'il est exact que la pratique du ski de fond (notamment de la technique du pas alternatif) est une aide incontestable pour maximiser l'efficacité de la poussée sur les bâtons, le travail sur les appuis et le transfert de poids n'est pas une question de technique mais de concentration. Il y a technique dès qu'on se représente un mouvement quelconque comme pouvant être effectué mécaniquement (ce qui est le cas pour la poussée sur les bâtons). Or, justement, les appuis et le transfert de poids sont une question de sensations cénesthésiques et de sensations kinesthésiques : il s'agit de "sentir" dynamiquement le déplacement problématique du centre de gravité de l'arrière vers l'avant et de la gauche vers la droite, ce qu'aucune machine n'est capable de faire. Tandis que tous les êtres vivants "sentent" spontanément ce problème de contrôle de l'équilibre. Sa solution est donc naturelle bien qu'elle puisse, évidemment, faire l'objet d'un renforcement. Mais c'est par des exercices de concentration (yoga, de qi gong, de tai ji, etc.) sur le contrôle de l'équilibre et la maîtrise du souffle, qu'on y arrive, pas par de la technique. Le meilleur exemple est celui de l'apprentissage du vélo : il n'y a pas de technique propre à faire tenir un gamin sur un vélo et tant qu'il ne maîtrise pas son équilibre, rien n'y fait (ensuite il existe bien entendu des exercices techniques destinés à maximiser l'efficacité du geste).

Or, justement, les appuis et le transfert de poids sont une question de sensations cénesthésiques et de sensations kinesthésiques : il s'agit de "sentir" dynamiquement le déplacement problématique du centre de gravité de l'arrière vers l'avant et de la gauche vers la droite, ce qu'aucune machine n'est capable de faire. 

Oui effectivement

ensuite il existe bien entendu des exercices techniques destinés à maximiser l'efficacité du geste

C'est de cela dont je voulais parler.